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A une époque où les tensions sont omniprésentes, où la terreur et la violence influencent nos vies et nos comportements, il devient crucial de se centrer sur soi et de se dépolluer l'esprit pour vivre sa vie.

Grand sujet tellement actuel que le développement personnel. Se développer personnellement c'est accepter de se remettre en question pour se grandir et trouver sa vraie raison d'être. C'est remettre en cause notre confort en allant chercher de nouvelles compétences pour gérer l'inattendu, pour comprendre ses émotions, pour mieux les vivre, et les accepter. Cela revient en fait à dépasser ses peurs. Cette activité regroupe tout un ensemble de techniques et de moyens destinés à connaître nos fonctionnements psychiques, psychologiques et mentaux.

Développement personnel - Wikipédia

La notion de développement personnel a des significations différentes selon qu'elle est utilisée par des psychanalystes, des promoteurs de techniques New Age, certains courants du coaching, ou les spécialistes du travail. L' Organisation Internationale du Travail (OIT) par exemple, l'inclue dans les buts de l'enseignement supérieur et du travail décent.

Notre vécu, nos souffrances, nos épreuves ont fait grandir en nous ces peurs qui nous gouvernent souvent et dont nous n'avons pour la plupart pas conscience. Ces réactions comportementales, ces habitudes et ces schémas que nous avons inconsciemment construits et qui nous sabordent régulièrement peuvent être modifiés, transformés ou transcendés en intervenant sur la "mécanique" du cerveau, sur ce qu'engendrent les fortes émotions négatives et les peurs qu'elles ont provoqué. Ces réactions intenses et violentes de défense ou d'attaque, de survie parfois, qui nous ont sauvé dans un type de situation sont gravées dans notre cerveau inconscient. Conséquence : chaque situation de danger peut se reconnecter aux traumas et reproduire des attitudes instinctives de protection déconnectées de la nouvelle réalité. L'inconscient ne mesure pas la nuance. Il voudra alors nous protéger et nous permettre de survivre quoi qu'il arrive qu'elle que soit le niveau de danger. De nombreuses expériences scientifiques ont prouvé que c'est la partie inconsciente du cerveau qui dirige nos vies. Voilà pourquoi à compétences identiques certains réussiront et d'autres non. L'impact de ces chocs doit être alors "effacé" pour empêcher notre cerveau de faire l'amalgame entre l'instinct de survie nécessaire parfois et le léger inconfort d'une situation conflictuelle. Cet instinct qui nous a sauvé autrefois ne doit pas nous détruire aujourd'hui. Cela peut passer notamment en faisant  travailler la partie consciente du cerveau pour influencer l'inconscient soir par les affirmations (méthode Coué), par la visualisation de situation que l'on souhaite voir arriver.  On peut aussi pour cela intervenir plus directement sur l'inconscient en utilisant l'hypnose qui va permettre de supprimer les traces du trauma et de reconnecter conscient et inconscient qui doivent travailler de concert. De nombreuses découvertes ont permis de constater que nos émotions jouaient un rôle prépondérant sur notre vie et qu'elles avaient le pouvoir de modifier notre ADN. Les pouvoirs du coeur et l'intuition notamment et d'autres facultés qu'ont certaines personnes à voir ou à sentir les choses avant qu'elles n'arrivent trouvent aujourd'hui leur légitimité par différentes expériences scientifiques qui ont validés ces faits.  De tout temps l'homme a souhaité comprendre qui il était, à souhaité apprendre et connaître son environnement et lui-même. Ces techniques de développement personnel doivent être centrées sur l'être, sur ce qu'il représente, sur ce qui le compose, ce qui lui permet d'exister. L'objectif est qu'il se sente mieux avec lui-même pour mieux accepter sa condition, celle du monde et celle des êtres qui y vivent. D'où un terme peut-être plus adapté de développement trans-personnel ou inter-personnel.

Cette approche longtemps décriée car non-scientifique est en pleine mutation et en forte croissance. Les points de non-retour à laquelle l'espèce humaine s'est elle-même exposée la met plus que jamais en face de ses propres contradictions. Sachant que la souffrance est un puissant moteur de changement et que notre instinct est de survivre ou de nous reproduire, une fois la prise de conscience acquise, nous savons pertinemment les changements à effectuer. D'où un recours croissant à des solutions comme la spiritualité, les religions, le développement personnel.

Mais qu'en est-il réellement ? Se développer personnellement trouve aujourd'hui ses limites. A quel niveau le développement personnel ne devient t'il pas finalement qu'un outil renforçant l'égo et tout les termes qui y sont associés ? Le sens initial est de se développer pour dépasser ses peurs, ses angoisses, son stress, pour supprimer tout ces boulets qui nous empêchent d'être réellement qui nous sommes vraiment. La question est : à partir de quand cette approche est-elle utilisée pour manipuler les autres dont l'unique but est de les dominer ?

C'est toute la question. A une époque où les problèmes existentiels sont des évidences, où le besoin de sens, de vérité et de valeurs humaines sont à leur paroxysme. Où la société de consommation cristallise toutes les raisons de la déshumanisation de notre existence, bon nombre d'approches au quotidien, sur le terrain, n'abordent encore que le côté matériel. Le développement personnel permet d'être plus efficace, de mieux communiquer, d'aborder l'autre d'une certaine manière qui va le valoriser. Mais le sens derrière n'est souvent que fausseté. Le but est simple, c'est obtenir de l'autre ce dont j'ai besoin moi. En général cela ne marche d'ailleurs pas longtemps car la personne à un moment ou à un autre va s'en rendre compte. Et du sentiment initial éprouvé de valeur et de reconnaissance va émerger son exact contraire.  Bien que le mot "personnel" soit important car c'est en se comprenant soi-même que l'on comprend les autres, il en est pas moins réducteur. Il serait plus juste de parler de développement trans-personnel ou inter-personnel comme je l'évoquais déjà plus haut. C'est à dire plus simplement se développer soi pour développer les autres. C'est ce qu'atteignent les grands leaders. Gandhi, Mandela, Martin Luther King, John Lennon, et bien d'autres ont tous un point commun très fort : ils étaient tous des modèles inspirants. Se développer personnellement ne doit pas jamais vouloir dire se développer au détriment de l'autre. Etre en accord avec soi-même est une première étape louable. Elle ne doit pas être une recherche éperdue de richesses matérielles.

Cela pose tout le problème du développement personnel en entreprise où les systèmes existants depuis toujours sont centrés sur l'avoir et non sur l'être. Le système conditionne les gens pour les faire aller dans un sens, pour les faire entrer dans des cases, des process, des carcans qui les déresponsabilisent, les manipulent et les détruisent. Tous les problèmes liés à la génération Y et aux suivantes viennent de là. Ces jeunes ont vu comment leur parents ont vécu. Ils ont senti leur souffrances, leur dépendance au chômage, leur stress permanent, leur soumission naturelle au système qui les utilisent. Et ils ne sont plus d'accord, ils veulent vivre autrement en rejetant ces carcans. Et les entreprises qui ont conscience de cela commencent à changer, à évoluer et à se transformer. La déshumanisation dont je parlais plus haut se concentre clairement dans le monde de l'entreprise où la compétition, la concurrence, la volonté de dominer et de montrer aux autres sa position supérieure génère souffrance, mal-être, burnout, suicides. Mais elle n'est cependant pas réservée au monde du travail, l'éclatement de la cellule familiale, le chômage, la précarité sont autant de conséquences de cette déshumanisation.

Alors que faire...

Etre pour renaître ?

Le développement personnel doit effectivement avoir pour coeur l'Etre. Il doit le prendre dans toute sa considération afin de mettre en accord les groupes, les individus, selon leur différences, leur forces et leur faiblesses pour mieux les accompagner à se transcender. Il doit mettre les valeur humaines, les valeurs de vie, d'amour au centre de toute approche. Et ce au détriment du matériel, en tout cas dans un premier temps. Parceque lorsqu'on a tout perdu, que tout est détruit on se rend nettement plus compte de ce que l'on est réellement et on commence à revenir alors vers notre raison d'Etre.

Il existe alors un grand nombre d'outils, de pratiques, d'approches, mentales, physiques, spirituelles qui peuvent sembler irrationnelles bien qu'elles ne le soient pas forcément. Un peu comme les religions. D'où des risques de manipulations. La manne financière que cela représente favorise certains à en profiter et à générer naturellement des risque sectaires ultimes. Il est donc nécessaire avant d'entamer toute démarche de définir avec précision le sens que l'on veut y donner, afin de trouver l'approche qui correspondra le plus aux besoins que l'on a ressentis. Tout en sachant que cette démarche s'étale dans le temps et que se fier à une seule "église" n'est pas forcément la solution idéale. Une fois le sens donné à la démarche, la prise de conscience des réels points sur lesquels s'améliorer peut se faire dans un premier temps par la lecture d'ouvrages très nombreux dans ce domaine, par la participation à des conférences, des ateliers, des groupes de parole... Pour certains cela suffit, pour la plupart, il faudra mettre ces approches en pratique par des stages, des cours, des séminaires pour réussir à s'approprier réellement les outils et les techniques afin de les reproduire dans la vie quotidienne. Se renseigner, à ce moment est indispensable car la légitimité et la crédibilité de l'organisme, du coach est la clé. La confiance est indispensable pour lâcher prise et aller chercher les "mobiles" et le sens profond de cette quête de soi.

http://www.matthieuricard.org/blog/posts/le-developpement-personnel-pour-qui

Par ailleurs, il existe, dans cette démarche d'apprentissage quatre étapes incontournables :

- l'incompétence inconsciente qui se caractérise par le fait de ne pas savoir qu'on ne sait pas ;

- L'incompétence consciente qui est la compréhension intérieure qu'on sait qu'on ne sait pas ;

- La compétence consciente veut dire que l'on est compétent quand on à une action lié à la volonté de faire les choses de manière consciente en respectant des règles, des process, des techniques ;

- La compétence inconsciente qui est le résultat ultime découlant de l'appropriation totale de la technique. On a plus besoin de réfléchir pour faire. Le savoir est passé dans l'inconscient et la pratique est devenue automatique. C'est la façon de faire ses lacets à laquelle on ne réfléchit plus parce que c'est un geste que l'on fait depuis tout petit et qui depuis s'est "ancré".

A nous de jouer !