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Management et bien-être au travail : tendre à l'équilibre ?
5 novembre 2015

Burnout : existe t'il des prédispositions ?

Burn-out

 

Quel est le terreau" fertile" de part et d'autre qui produit le burnout ?

Deux parties : l'entreprise et le salarié. Plusieurs cas de figures existent. Pour ce qui concerne le salarié, deux facteurs importent : son parcours de vie ou son histoire personnelle et l'environnement de l'entreprise en tant que tel. La volonté des employés recrutés est souvent la même au départ, s'impliquer et grandir au sein de son entreprise, celle de l'entreprise est de permettre à sa nouvelle recrue de s'intégrer, de trouver sa place dans l'organisation et de devenir productif le plus rapidement possible.

Existe t'il des pré-dispositions ?

Le salarié met à disposition de l'entreprise sa force et son temps de travail moyennant une rémunération. A partir de quel moment ce lien de subordinnation peut-il devenir un risque pour le salarié ? Les parcours de vie, les failles, les fissures de certains les amènent à vouloir compenser ces problématiques par un comportement caractéristique. Besoin de se prouver à soi-même et aux autres une certaine capacité à être performant certes mais à l'être plus que les autres. Cet état d'esprit est compliqué à gérer pour les deux parties. Pour le salarié qui n'est pas forcément conscient de sa problématique, l'entreprise qui ne sait comment aborder ces profils volontaires, engagés, toujours prêts à accepter de nouvelles missions, de nouvelles tâches, de nouvelles responsabilités mais qui sont aussi un peu "envahissants" parfois. Souvent les managers n'ont pas les clés pour accompagner ces personnes et restent démunis. Ces personnes sont également malgré tout "à part" et peuvent forcément gêner la bonne marche de l'entreprise. C'est là qu'intervient justement le rôle de la deuxième partie concernée par ces problématiques humaines : l'entreprise.

Soit celle-ci voit en son personnel une vraie ressource et un capital principal. Elle constate à travers son équipe managériale que le problème est à prendre en considération, soit elle le néglige, voire en profite. Le prendre en considération c'est l'attitude responsable que doivent avoir toutes les organisations. Sans prise en compte, il est impossible que les choses s'arrangent ni pour les uns ni pour les autres. Le rôle du manager est déterminant dans la partie relationnelle bien évidemment. C'est lui qui est à même de déceler des comportements à risque. Pour cela, il faudrait qu'il ait le temps de connaîtres ses équipes, ce qui n'est pas toujours le cas. Le présentéïsme est un phénomène simple et répendu qui peut donner des signes clairs des personnes qui sont en déséquilibre et qui risquent de se mettre sur un chemin qui mène directement au burn-out. Les symptômes sont aussi des indicateurs clairs :  isolement, migraines, lombalgies, acidité gastriques, fibromyalgie, agressivité, irascibilité...

N'oublions cependant pas que le burnout comporte plusieurs causes très simples :

1- terrain à risque lié à la personne ou à l'entreprise ou au deux,

2 - manque de sens,

3 - non-reconnaissance de l'effort,

4 - stress permanent lié à la pression du résultat,

5 - méthode managériale plus ou moins harcelante,

6 - Directions qui laissent faire ou qui favorisent.

 

briser-chaines

Comment limiter l'impact ? Ne pas attendre le clash. Le salarié doit pouvoir s'écouter et si possible se rendre compte des situations ubuesques dans lesquelles ils se retrouvent parfois : aucun temps personnel, horaires impossilbes (6h- 22H) symptômes et douleurs physiques, insomnies permanentes, pertes d'appétit... Ces symptômes sont caractéristiques. Le salut du salarié doit passer par une prise de conscience : il faut s'écouter dans ces moments là ! Il doit pouvoir s'affirmer, savoir dire non et refuser les tâches, les responsabilités, les missions qui mettent sa santé en danger.

De son côté l'entreprise de ne pas produire ce terrain fertile qui fera tomber les plus exposés et également ceux qui ne le sont pas au départ. C'est elle qui ne doit pas laisser faire, qui ne doit pas se mettre la tête dans le sable. A elle de ne pas faire passer la performance avant l'humain, à elle de connaître ses équipes et de gérer les risques psycho sociaux, le stress permanent et les burnout "potentiels".

A chacun de se prémunir, car le prix à payer pour le salarié, sa famille, l'entreprise et le système sociétal dans son ensemble est catastrohique.  Suicide, licenciment, longue maladie, absentéïsme, atmosphère exécrable dans les équipes, perte de performance incalculable. Comment faire comprendre aux entreprises que l'humain est la seule ressource qui ne compte pas au bilan mais qui permet à l'entreprise de prospérer ou de fermer.

Pour terminer, j'ai eu hier matin un échange très fort à la suite de la parution de mon premier article que j'ai publié ici.

Une personne au téléphone me fait par de sa situation de harcèlement. Elle a déjà fait une tentative de suicide. Bien que cela soit le résultat de méthodes d'intimidation à vomir de son entreprise, cette personne ne doit pas cacher les deux faces d'un même mirroir. Ancien sportif de haut niveau, je comprend qu' "il"à une recherche perpétuelle de performances hors-normes. Quelles en sont les causes ? Au-delà d'être des calamités bien présentes, le burnout et la situation de harcèlement doivent aussi être compris comme des signaux d'alarmes personnels que doivent voir les personnes concernées et surtout leur proches. Elles doivent impérativement, prendre le recul nécessaire à la compréhension du "pourquoi j'en suis arrivé là".

Pour l'entreprise comme pour le salarié, le faire plus, plus vite, mieux avec moins comporte ses propres limites...

Stéphane DABAS - BETOOHAV

 

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